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Le reflet

by MC JUNE

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1.
Bienvenue 02:57
REFRAIN Ici c’est chez nous. J’ai un rêve je vais jusqu’au bout. Je me prends en main. Je prends soin des miens. Je me sens bien. Dans mes créations, j’y mets l’émotion. L’imagination et mes ambitions, Des chansons pour les générations du futur. Ok salut, bienvenue chez nous, le tout te sera présenté. Libérer les pensées, l’insensé qui peuvent nous hanter. Ma vérité présentée, avec intégrité. Des parcelles des morceaux des fragments d’ma réalité. J’avance pour l’amour et l’humanité. Le respect et l’égalité. Que la vie soit belle de l’automne en été. Je me relève même si je me la suis pétée. Parce que la relève s’entraîne, et est prête à tout péter. Et à rebâtir. Histoire de construire son avenir. Investir et s’enrichir. J’ai plus d’un objectif en mire. Approfondir ma philo. Écrire me servir du stylo. Tout en gardant mon style au top de ma forme. Grosso modo. Produire mon propre show. Établir mon propre flow. Nourrir la famille finir par faire grandir trois flos. J’ me prends un appart sur le plateau. J’arrive à mes desseins, enfin c’est pas trop tôt. Ça fait maintenant dix ans que j’attends pour sortir mon stock. Ça prend du temps pour comprendre qu’il faut prendre à notre époque. J’suis prêt, passe-moé le puck !!! J’suis drette, vois ce que j’évoque. L’authenticité, j’invoque. Pour certain, une pureté qui choque. En business on apprend à s’endurcir comme le rock. Le but c’est pas de devenir une grosse vedette de rock. Mais de bâtir des liaisons, m’introduire dans les maisons. Entretenir l’élixir de mes passions. C’est les raisons qui me poussent à donner le meilleur de moi-même. À affronter mes peurs, les critiques malsaines du domaine. Ça vaut la peine. Moi je fais ce que j’aime !! Vois plutôt où ça mène malgré les coups dans le dos man ! Mes mots proviennent de mes veines, mon abdomen. Et à chaque semaine du nord au sud de l’est à l’ouest, je me promène. Chu un rappeur qui dans son cœur espère la paix. Devant la beauté d’ la province je m’incline par respect.
2.
Chu 03:19
Chu talentueux, courageux, respectueux, audacieux / Généreux / je fais du mieux que je peux Chu minutieux, curieux, nerveux, anxieux, orgueilleux / Chu Fructueux, chanceux, studieux Chu un soldat victorieux, astucieux, précieux, prodigieux / Chu en feu. Contagieux, / chu un rappeux mystérieux / Chu fiable détestable, endurable, négociable, vivable À mes affaires, monétaires comme un comptable Chu capable, coupable de faits discutables Acceptables, je reste fréquentable, recommandable / Chu Formidable Serviable, sortable, mangeable, un bon compagnon de table Confortable, / abordable, adorable je salue mes semblables Bienvenue aux inconnus amiables, aimables Aux ressources valables, durables, / comportement convenable. / Chu un songeur un penseur un fonceur un gagneur / Un créateur, un chanteur, un rêveur Chu un auteur, / Chu un moteur supérieur à 100 chevaux vapeur / Chu un farceur de bonne humeur / Chu un bon joueur comme un certain Martin Brodeur Je suis ce que je suis En somme, la somme des victoires et des défaites que j’essuie Les buts que je poursuis Tous les souvenirs vécus et les rêves que je suis Chu vif, actif, pensif, émotif, créatif, expressif, productif J’atteins mes objectifs, chu sélectif, préventif, craintif attentif Chu instinctif. Réceptif aux collectifs, lucratif affirmatif Persuasif hyperactif Chu sportif, compétitif, exclusif, j’aime le progressif Les trucs instructifs, explosifs, intensifs, éducatifs. Chu intrépide, avide, je gravite Fier propriétaire de mon bolide. Ne récupère que du solide Chu rapide, peu timide j’intimide Lucide je valide, je décide Je réside, j’habite l’orbite le satellite de l’ermite, Bonne conduite, bonne réussite. Chu le genre de bro qui t’invite sous son gîte de façon gratuite YO ! Chu écolo, loyal à mes locaux J’pars de zéro. Force la promo de mon logo avec brio Mon coco / pense lorsqu’il fait dodo / J’arrive en haut top chrono / Chu un commando accro, hétéro En show tu vois le topo
3.
REFRAIN De ville en ville on passe du temps chill. De ville en ville, en roulant on fait des milles. En s’écoutant on vise dans le mille. Heureux avec ceux que t’aime ça vaut cinq-cent-mille. Je viens du Québec où les habitants sont bien corrects. Des gens qu’on adore être avec. En région tout le monde te respecte ! Les plus belles filles en discothèque. Tu les fais rire et tu te connectes. Deux becs sur les joues, cinq heures du matin encore debout. On prend le temps d’un pique-nique au parc. Une fin de semaine au chalet, vue panoramique sur le lac. La nature nous mène en paix. Canot-kayac, charge le snack dans ton sac. Pour aujourd’hui, la société on s’en sacre. Et on se retrouve au shack. REFRAIN Chu un habitant de Montréal, et je me promène partout. De grandes villes en festivals. Le tout Québec est à mon goût. Les castors, les caribous. Les ours, les hiboux, les loups. Les forêts, les montagnes et toutes ces personnes qui m’accompagnent. Cette province c’est ma compagne. Elle m’éduque comme Passe-Montagne. Tant mieux si l’Canadien gagne. En cuisine on te sert de la poutine, des bines. Nos raquettes aident à tracer entre les épines. Un jeune peuple qui patine, adepte des solos de ruine-babines. REFRAIN
4.
Acculé 03:52
Ma vie est réelle et j’assume mes décisions Mais c’est qu’elles laissent des séquelles Ma cervelle en confusion De façon séquentielle on finit toujours par se remettre en question Histoire de faire le tour, d’élaborer sa gestion Certains obstacles sont lourds, pénibles sur la digestion Comme l’amour et les concours Ils engendrent l’indigestion Il y a congestion de suggestions Comment trouver la bonne voie Se prouver à soi qu’on est approuvé par le roi Ou les forces de je ne sais quoi Parfois maladroit dans mes choix, je travaille sur moi J’évolue à travers mon emploi Mes exploits sont rarement exposés au grand jour Et je me demande si oser vaut vraiment le détour Alors j’implore un accord, un réconfort en retour Est-ce qu’on m’entend ? Ne jouez donc pas les sourds ! Des mains on m’en tend Elles viennent souvent à mon secours Reste que j’ai mon subconscient comme dernier recours Je ne peux plus reculer. Pris dans un engrenage irréversible Acculé contre l’ouvrage disponible Je suis devenu un otage de mes rêves admissibles Prendre la fuite au virage du prochain village est impossible Tout m’est désormais accessible. C’est fou mais Le sommet me transmet des messages de force invisible Je ressens une présence, un sixième sens invincible Une Providence en puissance que la science classe impossible Je me rappelle qu’on l’interpelle dans la Bible Le ciel appelle de façon officielle, nous prend en cibles Je n’ai d’autre choix que celui du disciple assidu D’affronter les multiples périples les critiques de la rue La peur a disparu pour faire place à la foi Le Seigneur a secouru un autre perdu comme autrefois Il a reconnu mon dévouement Mon contenu digne Donc il me fait signe, m’assigne du nouveau dans le dénouement Maintenant je réalise que les anges se déguisent Ils observent et analysent, les sottises se comptabilisent L’info est transmise par ce que certains verbalisent Ils me neutralisent donc pour moi l’écoute est de mise L’inconnu hypnotise L’individu sympathise, ce pieux me vise S’impose un peu. Ses yeux me paralysent Laisse-toi aller ! semblait être sa devise D’après ce qu’il me dit, j’ai la maîtrise de mon entreprise
5.
Open 03:47
Ça commence, qu’est-ce que ça signifie. L’ambiance s’intensifie, l’indépendance se raréfie, jouissance qui se fortifie. / C’est le party, tout le monde collé. C’t’un fait qui fait chaud. / Laissez-vous aller, ça va r’voler. J’commence à être chaud. Juste assez, mais pas trop. / Faut que ça brasse comme aux infos. C’est à soir que ça se passe, on s’entasse. Même s’il reste encore de l’espace. Les pieds sur terre / avec une moitié de cerveau dans l’espace. On sait comment faire pour plaire, savoir avoir de la classe. Les filles font des vrilles, sautillent aucune question de richesse. Ni de famille, tout s’indique dans les pupilles, la vraie noblesse. Attiré par les duchesses, aussi belles qu’une paire de fesses. Tu l’sais que je m’intéresse, aussitôt que je me confesse. / J’utilise finesse, adresse, pour ma tigresse, ma déesse. J’veux ton adresse, tes caresses. / Je serais l’homme d’honneur. Le sauveur, le best. Fuck le reste. Sérieux ,/ regarde-moi dans les yeux et viens t’asseoir que je passe le test. À boire pour ce nouveau guest. Yeah I'm really hoping this vibe will get you open Time for us to get to chillin' Let me know you're willin' Your energy is so sweet From your head to your feet (Oh girl)Let me make you my Queen Entouré de plein de gens, hypnotisé par le mouvement. Un esti de bon rythme envoûtant. C’est comme ça que je me sens dedans et content. Maintenant je comprends Comment que le conscient peut être confiant. De l’enchantement, j’en reste le maître, Oh right ! Bouge la tête, c’est la fête. Aujourd’hui, y’a rien qui nous arrête. Ça se voit tu as du sang de la bête. Ailleurs, envoie ton air bête qui t’embête. D’ailleurs c’est le party, Come on everybody. Y’é quelle heure, minuit sonne interdiction de bailler. Pieuses danseuses suivez, soyez chaleureuse. Juste un petit peu plus colleuses. Oui, un petit peu plus charmeuses bien sûr. Les allumeuses se servent pas juste que de leurs manucures. J’ai besoin de premier soin, de mains soyeuses. qui me rassurent. Vivre de bonnes aventures. M’étonne ta devanture. À soir, on saute la clôture. C’est une histoire de la nature sauvage. Activons l’alliage, le temps d’un bon massage. Envoie-moi ton message, un ton visuel qui m’encourage. Never been a girl like you No! No! Never been another one like you so I wanna make you mine I wanna hold you tight Love and affection 365 As long as I'm alive I will never stray As long as I am here By your side I'll stay No way I'll ever let you go Because my love I want to show What we share I want to grow!! Yes the seeds that we shall sow
6.
FABRICE KOFFY Trois heure moins quart, je ne trouve pas le sommeil Des vers en pétard, dans ma tête se mêlent Pas pris le temps de les poser sur une feuille de papier Là je veux me reposer mais je vais finir par plier Par millier, éparpillés les muses, les images, les vers La tête dans l’oreiller, le troisième œil reste ouvert Déplier, là la feuille sur la table de chevet Et vider le sur trop d’émotions, qu'j’ai, je vais Qu'J’ai, qu'je dois délivrer car enfermé en ma chair Les malheurs que l’on crée, tu sais l’amour perdu de ma chère Mais j’ai passé le pacte de poète, du coup pas de step back Sous le son de la nuit du hip-hop, de Horg ou de Bach Je me cris sur la feuille, les mots hurlent en silence Les mots gris ou pastels, parcelles de nos vies qui dansent Les mots durs et les doux, ma confiance et mes doutes j’écris pour colorier les ratures sur la route REFRAIN Nous sommes les chercheurs de forme. À s’en déformer. Tu crois ça fort, mais Ami c’est formé Nous sommes les chercheurs de beau À finir Loco. Ma plume est ma peau. MC JUNE On l’fait pour le love. Pour me satisfaire, je sais quoi faire. Donne-moé un beat pis la langue de Molière. Je gère. La poésie, ma chair. L’art de jouer avec les vers. J’rappe pour ceux qui me sont chers. Et l’énergie qu’ils me transfèrent. Lorsque j’écris j’vis, j’me retrouve en transe frère. J’transcende, j’transgresse, libère le stress dans l’air. C’que j’préfère faire ? De l’impro dans une auto. Des combos pour mes Compo. Me parfumer de tous ces mots Qui s’transforment en rimes. J’m’informe et j’imprime Sur le clavier, sur le papier, la vie prend forme et s’exprime. Mes lèvres m’élèvent à la hauteur de la bohème. J’aime être l’auteur, sentir l’odeur de mes poèmes. Et mine de rien, la mine de mon crayon s’anime. Je pioche les rayons de l’art qui vaut de l’or dans ma mine. Ça me donne du pouvoir de pouvoir éclore dans ce que j’aime. Le rap, le slam, la musique, le hockey-balle coulent dans mes veines.
7.
J'pense 02:56
Moi, chu tout le temps en train de penser En ce moment j’pense en parlant Même en rêvant, j’pense que je pense Ça commence à j’anticipe, ensuite j’flippe, j’badtripe et je finis avec un j’constipe Y a trop d’énergie que je gaspille à me dire : « Il est con ce type ! » La serveuse est-ce que j’y ai laissé assez de tip ? Est-ce qu’elle s’est lavé les mains ? Est-ce qu’elle a besoin d’un coup de main ? Qu’est-ce qui va se passer demain ? J’pense à plein d’affaires À tout ce qu’il y a à faire Reste que chu organisé, j’va faire l’affaire, chu d’affaires c’t’affaire Travailleur autonome, ça c’est battre le fer Je me dépense, mais j’ai peur qu’il y ait plus rien dans dépense Pis ça, plus j’y pense, plus je capote Je me sens coincé comme un pénis dans une capote J’peux- tu arrêter de penser ! J’pense à hier, aujourd’hui, à demain, mon travail, mes amis, ma famille, ma blonde, ses fesses, son monde de princesse J’pense à mon chat Il me regarde avec indifférence pis… Y a pas l’air de s’en faire j’pense… à mes échecs Je me remémore mon passé, pis faut que je fasse avec Des fois j’ai peine à croire c’que j’ai pu faire de pas correct C’est fou jusqu’où on va pour que les gars d’la gang nous respectent J’pense qu’il est temps que je panse mes plaies, pis que j’désinfecte Aujourd’hui, j’pense à ne pas trop faire de bruit pour mon voisin Faut que je pense à mettre de l’essence, aller loin J’pense à barrer mes portes, protéger mes biens Faudrait pas que ma blonde avorte, j’veux au moins trois gamins J’pense aussi que sur la Terre y a plein de requins Que c’est facile de nous faire taire, corrompus, ben quin Les humains ont faim de récompenses personnelles Et au bout du chemin l’avarice compense personne elle J’pense… qu’on s’fait fourrer plus qu’on pense J’pense… que mes pensées fécondes abondent comme les ondes immondes qu’y a partout dans le monde J’pense au tiers monde Toé, as-tu déjà manqué d’argent ? Pas pour t’acheter une PlayStation là, mais pour payer ton logement ! Ta bouffe, ton transport, le téléphone, Vidéotron, Internet, le gaz, l’assurance, l’électricité, un loisir, papier de toilette ton prêt Quand t’as plus rien, tu fais quoi après ? Les cartes de crédit une fois remplies demandent de l’intérêt ! Comme un tourbillon, certains tournent en rond Pis y savent pas où est-ce qu’y s’en vont Franchement, j’pense qu’on doit vivre dans le présent Parce que trop penser c’est pesant Et toi, à quoi tu penses ?
8.
Le vrai combat s’passe à l’interne Y a du karma qui nous gouverne Fais attention à tes actions et aux pensées que tu germes On a le devoir de mettre un terme aux balivernes L’argent, le pouvoir, les guerres de territoires on peut voir où ça mène Drapeau en berne Que les gouvernements se la ferment ! Ça ne va même pas bien dans nos fermes On envoie un message ferme Car faut faire freiner ces faux frères et cette folie du fer Afin que chacun mange à sa faim et ce jusqu’à la fin Contre Lucifer et Séraphin Tous des pairs pour la Terre Qu’on génère de la lumière à travers ce qu’on dégage Que ce système qui sème la haine si t’as pas les poches pleines et qui nous kills ! Eh bien qu’il dégage ! Qu’on le remplace et qu’on fasse place aux changements Plus besoin de rapaces, de visages à deux faces au Parlement Le tout commence par l’enfance, l’essence de l’éducation Et prendre conscience de c’qu’on pense On veut une grande révolution Cette planète n’est pas nette Les pays baignent dans les dettes Certains moutons m’inquiètent Où est le bouton Reset ? Il faut repartir a zéro. Commençons par nettoyer l'égo MONK_E Si je mets de l’eau dans mon vin, le bocal va déborder Mes boys sont révoltés, tannés de se faire dérober Leurs contrats sont erronés Je les ai décodés Dès que possible, ils génocident, les peuples qui peuvent résonner. Né, né, né comme naissance nouvelle Pour celles et ceux qui peuvent enfin décoller pour vrai je voudrais écrire des couplets pour que l’Éternel s’répète comme un perroquet If, c’est la fin de l’objectif une fois qu’on a enlevé l’objet. So, j’observe pour de vrai On repart à zéro, qualités et défauts, on perfectionne nos réseaux sans l’égo qui résonnait L’idée renait, mais je me connais, je déconnecte c’qui déconnait, je vais rien te promettre si c’est pas vrai Mais je te promets que le bon prophète projette l’amour dans ses projets.
9.
Ado j’fumais trop d’pot En classe j’étais sur le spot Je baisais pas de capote Je faisais ce qu’on croyait hot ! À la recherche d’un antidote à mes malheurs intérieurs Affecté par la peur de ma demeure Et un manque de mœurs Paradoxe, j’ai connu la désintox Six mois enfermé dans une box Le vrai combat de boxe Précieux était devenu le poster de Samantha Fox Les cigarettes et mon tape deck, rien d’orthodoxe À seize ans c’est chiant d’être adolescent pas d’argent Je me sens différent, indifférent aux commandements de mes parents L’enseignement, on dirait qu’ils font que nous placer par rangs Qu’au fond ils veulent qu’on n’ouvre notre gueule qu’une seule fois par an Vient que je me demande comment je vais faire pour m’en sortir Tanné de porter le linge de mon frère pour bien m’assortir Alors, j’implorais en prière de rire et de sortir De retourner dans le peloton duquel mon père m’avait fait sortir Ça a commencé à l’adolescence, l’enlisement dans l’indécence Balançant entre 2 extrêmes sans trouver le centre Ce fut le début de ma lente descente vers la délinquance De plus en plus de mal à me mettre en selle Le potentiel de nuisance n’avait d’égal que la puissance du tremblement de terre dont ma tête était l’épicentre Mais pour qu’une âme soit survivante il faut qu’on la remplisse d’essence Cette folle existence fallait que j’y trouve un sens Fallait que ça cesse les relents de chanvre dans ma chambre Avant qu’on me compresse dans un centre Ça fait que finalement l’ostie de fou Avec ses jeans pleins de trous La fougue il l’a pas trouvée à l’école ni dans les dogmes Ni dans l’alcool ou la drogue C’est en tournant autour de mon nombril que j’ai compris Qu’en écrivant une chanson j’avais au moins une raison de vivre. Chu parti de rien Pas de diplôme en main À dix-neuf ans en appartement Pas de divan, juste une table de seconde main Mon destin semblait de travailler comme un chien Afin de subvenir à mes besoins Debout à quatre heures du matin À cinq heures ça écœure de prendre l’autobus au coin Il fait noir pendant le trajet, on va s’asseoir comme un rejet, histoire de budget Quand tu n’as pas de secondaire frère C’est clair que t’és manutentionnaire en bas de l’échelle Salaire de misère lequel me fournit repaire, l’essentiel L’impression d’n’être qu’un maillon Une terre qui est sans ciel Il me fallait des buts afin de sortir de la rue Le hockey balle et les décibels c’était un bon début Voler de mes propres ailes J’ai trouvé l’idée si belle Un moyen d’être bien dans ma peau À mon plein potentiel Catapulté dans un monde de putes et de proxénètes Je rêvais de voir ma tronche à Musique Plus et sur internet Mais en ce monde de pubs et de marionnettes J’étais juste un frustré de plus sur cette planète pas nette Mais ma palette est plus que prête Passe-moi la puck pis je vais compter des buts Comme l’a déjà dit Dédé jadis a travers les brumes En attendant je sais pas comment vendre mon talent Ça fait que j’vance contre le vent Ça fait un bout de temps que mes rêves d’adolescent sont décevants tandis qu’ il y en a tant qui se vantent dans mon écran. C’est pas que je manque de cran En fait je manque de temps c’est stressant ! J’suis en sacrement depuis que j’ai treize ans Ben oui c’est moi le genre d’habitant qui se câlisse des statistiques ainsi que de c’qu’ a dit l’arbitre Je veux juste écrire un autre chapitre Et crier ce que j’ai appris Avec des lyrics qui décapitent et mettent Les has been au tapis !
10.
Je chante parce que ça me tente. Ça fait maintenant plus que dix ans. Imagination surprenante. C’est ça qu’ils disent hein ? Qu’importent leurs attentes, je m’alimente en le faisant. Au moins ce qui me tourmente colorie ma vie comme un faisan. Si j’aime ça METS-EN. Quand j’invente je sens mon sang circuler. Les neurones de mon cerveau stimulés. Regardez mes bras gesticuler. Deux soldats constamment en train d’articuler. Yo Pour récapituler, bro, sans cette musique magnifique et mal évaluée je serais devenu un enculé. Sérieusement, j’ai maintenant les 30 ans. Mes tympans trippent autant qu’avant. Ché pas si t’entends, l’émoi qui passe à travers ma voix à l’instant. Les pulsions que je t’envoie. Moi j’ai fait mon choix. Je m’emploie à plein temps. Et franchement, je capote. Être le pilote c’est vraiment hot. Avec ma flotte, je mijote concocte mon antidote. C’est pour moi que j’essaye même si la côte est haute. C’pour moi que je surveille, corrige constamment mes fautes. C’pour moi que je me réveille, envoye et que ça saute. C’pour moi que j’embraye sans attendre après les autres. Des soldats qui disent (C’pour moi). J’pars ma business. Départ de mon feu d’artifice. June s’empare se hisse gagne des parts au box-office. Ce n’est que justice. Chu un artiste sans malice qui attendait le moment propice. Aucun sacrifice, fils que de l’exercice. La passion comme complice rend service. En occurrence j’avance parce que je tiens le gouvernail. J’t’épargne les détails de circonstance. L’essence de c’que j’pense a du sens et tient les rails. La chance ne rapportera jamais autant que le travail. J’ai l’astuce, je garde le focus comme un épouvantail. Compassion comme compagnon dans la bataille. En plus du pardon aux samouraïs qui me cisaillent. J’ai signé un bail conçu sur le gain de médailles. Depuis le début, j’ai su qu’on sue sinon ciao bye. En général, j’active les trouvailles. Chu un général qui génère, ne cherchez pas la faille.
11.
L’existence sur Terre semble un mystère On traîne avec nous ce corps que l’on gère et nos pensées que l’on génère Comment faire pour passer au travers, demande à ma mère Elle, elle est Taureau, mais elle a le cancer Sa sœur au bout du rouleau meurt, on l’enterre L’épuisement des traitements, les effets secondaires ont eu le dessus en peu de temps d’un de nos pairs Asteure, aux heures, elle pleure Elle en a gros sur le cœur Moi et mon frère, on ne sait plus trop quoi faire Contre cette chimère qu’il faut lui extraire Notre mère mérite de vivre en bonne santé Sans arrière-pensée pour la hanter, mais cette existence la brûle à petit feu Une malchance fait surface aussitôt qu’elle prend du mieux T’as beau garder espoir, croire en Dieu Le cancer peut faire voir ce couloir lumineux et éternel J’ai peur pour elle, cette femme maternelle qui m’aime d’un amour inconditionnel Ç’a pas de bon sens ce qu’elle supporte Quand un membre d’la famille t’annonce qu’il a le cancer Tes pupilles vacillent, surprise ça fout à l’envers Qui sait comment réagir quoi dire sans mentir Pleurer ou garder le sourire On espère tous qu’à va guérir Parce que, à voir ses yeux, sa face, on dirait qu’il pleut, qu’est-ce que tu veux que je fasse J’ouvre mes bras anxieux je l’enlace J’trouve plus les bons mots à ses plaintes L’opération, la chimio, les rayons de la radio activent ses craintes Maintenant à moitié éteinte, pour un rien elle s’éreinte Ses cheveux tombent et ils n’ont plus la même teinte Elle succombe à ses plaintes, une colombe atteinte Une tumeur pour que tu meures Ça change les habitudes Doutes-tu de tes aptitudes ? L’inconnu sème l’inquiétude L’Ativan calme les peines ses amplitude Et ton corps passe à l’étude du mal en multitude Divorcée, célibataire, ça commence à s’corser dans son compte bancaire Autre tragédie de cette maladie, c’est qu’la colonie gruge les économies de la secrétaire Y me semble qu’elle a déjà assez de stress à gérer Maman tu m’as aidé tu sais que pour toé j’irais partout sur cette sphère Au plus profond de la mer parce que je suis vraiment fier que tu sois ma mère Ma mère : Comment expliquer la peur qui m’a habitée dans ce corps qu’on a coupé, brûlé, irradié Je me suis cachée, isolée J’ai eu envie de tout quitter, rester couchée Aujourd’hui j’ai mon trophée, mon petit-fils Timothé
12.
La première fois que je t’ai vue, j’ai perdu tous mes sens Assise au salon bien vêtue, ton regard frôlait l’innocence Une jeune femme à la découverte d’un Nouveau Monde Une princesse profonde qui jouait comme une fillette à La Ronde T’étais à la recherche d’un garçon qui pouvait te correspondre Ça tombait bien, bébé, je me cherchais une blonde Et je t’ai draguée sans relâchement afin de te prouver mes envies Ça fait maintenant plus d’un an qu’on vit ensemble ma chérie Oh oui, on a relevé plus d’un défi On a appris à vivre à deux et à s’lire dans les yeux Lorsqu’on relaxe dans le lit le soir, je me compte bien chanceux De pouvoir rire autant en s’racontant le bon vieux temps Tout ce qu’on a fait naître Un nid qui risque de disparaître Notre amour me semble rempli de peut-être Tu m’as appuyé dans mes prises de décisions J’ai laissé mon ancienne entreprise pour vivre ma passion Malgré ta peur qu’il n’y ait plus de beurre à la maison Tu m’as ouvert ton cœur aux odeurs des quatre saisons Je ne sais pas quelle aventure le futur nous réserve Puisque le goût de voyager est une brochure que tu conserves Il t’arrive plein de malchances immenses et ça t’énerve Dis-moi sur quel pied tu danses, qu’est-ce que tu veux j’te serve ? Je te sens distante, prête à partir dès que quelque chose plante J’essaie de t’aimer de tout mon corps, mais ces pensées me hantent Qu’il est possible que tu prennes ton essor vers l’Australie Ou n’importe où quelque part, juste pour changer de pays Comment faire pour s’aimer à distance ? Tu sais que je n’apprécie guère la mélodie de l’absence Notre amour reste à jour même pendant la nuit Sans toi sous mon toit, vite à court, je m’ennuie Confus je tente de garder le contrôle Puisque la vision du début de notre fin n’est pas drôle Chérie, soyons honnêtes Je t’aime et c’est pourquoi Je chante à ta fenêtre Comme autrefois
13.
Mon histoire est assez simple tu vas t’en apercevoir. Ça faisait plusieurs années Sans rien recevoir en prime. J’accumulais des rimes dans mes tiroirs. Mais c’était à prévoir. Dans la chanson, on est des millions à vouloir percer. Seul à y croire, donc controversé. Les critiques rasoir tentaient ainsi de me bouleverser. Si t’as déjà voulu de l’extraordinaire, tu sais comment c’est. Par la lumière d’un rêve tout peut commencer. Gamin devant le miroir, impro sur le bord de l’eau. Des moments marquant l’espoir et le vouloir d’un ado. À dix-huit ans, la vie m’a remis un cadeau, une raison de vivre. L’amour du tempo, plus question que je m’en prive. Agressive cette passion donne un sens à ma vie. Elle active une espèce de mission. Et je la saisis. Mon existence c’est celle-ci et je sais si je réussis Je serai fier de mes acrobaties. J’ai su dès le début qu’il fallait que je garde espoir. Que pour sortir de la rue, j’devais commencer par y croire. Apprendre de mes bévues, être fier de chaque petite victoire. Et si des fois j’ai perdu, j’ai continué d’écrire mon histoire. Pour ma part au départ on était trois à rapper. On avait du fun, la tonne de freestyle qu’on s’est tapée. La piqûre de l’écriture venait de nous attraper. Et enfin, on voyait quelque chose de bien sur quoi frapper. Les enfants délinquants ont tous besoin de buts sérieux. Mais ça remet tout à demain et chaque matin le temps se fait plus vieux. Pas facile de passer de débile à studieux. Une âme fragile, de nos jours, ce n’est pas toujours avantageux. De toute façon vient que le groupe se sépare. J’en ai perdu ma troupe et le ballant de ma chaloupe. La drogue ça coupe le cerveau et j’en prenais trop. C’pas amusant d’être un accro. De constamment repartir à zéro, au bas de l’échelle au boulot. Je n’étais pas bien dans ma peau. Mais je savais que j’avais ce qu’y fallait pour marquer un tour du chapeau. Fa que j’ai pris mon courage à deux mains. J’ai fait en sorte qu’on m’ouvre des portes que je sorte de mon coin. Donc je me suis lancé sans penser aux premiers venus. Geste insensé, oui je le sais, je me suis déçu. Mon frère avait des contacts à cause de sa revue. J’voulais être entendu. L’ambitieux a tout de suite vu Que dans ce milieu nombreux sont ceux qui jouent un jeu venimeux. La moitié s’pognent la queue, en plus qu’y s’prennent pour des dieux. De fameux, il n’y a qu’eux. Fa que j’ai fui entre mes quatre murs. J’ai écrit pendant des jours, des nuits avant de me sentir mûr Pour un retour futur devant un auditoire. En concours je me sens comme un rat de laboratoire. Mais qu’est-ce qu’un artiste ne ferait pas pour s’faire voir. Va savoir ! Chacun choisit sa trajectoire je te le dis. Ma musique est magique, j’rappe avec mes amis. En rond, on chante des chansons, on s’amuse toute la nuit. Et si jamais je ne vends pas cinquante mille copies, Ben au moins, j’aurai fait de la prose la cause de ma vie.
14.
J’diffuse ma vision, description de la vie sur papier et microphone. Le reflet d’une société habitée par les hommes. Qui consomment un maximum et brisent tout comme un coup de magnum. La vérité assomme, il est temps qu’on donne de son temps mon chum. Regarde dehors, juste sur le rebord de ta fenêtre, alerte au smog. Les millionnaires nous endorment et fournissent des drogues, nous déploguent La conscience influencée par ce qui est en vogue. Cette matrice m’attriste, besoin d’un psychologue. Je propage mes écrits et décris le reflet, Une image qui représente une partie de c’qu’on est. Un présage pour que ton esprit repose en paix. De vrais sujets La pauvreté ça fait dur. Ce n’est pas tous qui dorment entre quatre murs. Plusieurs meurent de soif et d’autres bousillent, gaspillent l’eau sur leur verdure. Tournent le dos à Mère nature. Immature, l’humain s’aventure vers un futur précaire et les filles s’achètent comme d’la peinture. Pour cinquante dollars présente ton dard, frotte ta quéquette touche des seins durs. C’est connu, il y a un cerveau qui part d’en bas de la ceinture. C’t’un fait. Pourtant chaque femme mérite d’être satisfaite. Sur cette planète, on est prêt à te péter pour remplir son assiette Tanné de regarder les nouvelles à la télé. Celles qu’on me propose sont moroses. Comme si y’avait que des mêlées de mêlés, de fêlés montrez-moi autre chose. On a eu notre dose. Y’en manque pas gros pour l’overdose la psychose en plus Que le métro explose. Bienvenue à bord de nos rêves, au centre de nos cauchemars. Prisonniers de notre corps vulnérable jusqu’à la mort. Chacun veut sa part du gâteau. Vivre à l’intérieur du château. Une moto, un bateau, une auto servis sur un plateau.

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released September 14, 2011

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MC JUNE Montreal, Québec

Poète, slameur rappeur, animateur et membre du collectif Kalmunity, MC June nous dévoile, tout en sensibilité et sans prétention, sa vision du monde et se livre spontanément dans un premier recueil de poésie « Prendre ma vie en main », accessible à tous aux éditions Perce-Neige. Son premier album LE REFLET aussi disponible depuis 2011. ... more

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